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Micro-mécénat : comment financer son association grâce aux petits dons

Le financement est un défi majeur pour les associations. Alors que les subventions publiques se font plus rares et que les dons traditionnels stagnent, une solution se démarque : le micro-mécénat. Cette approche repose sur l’effet du nombre : au lieu de chercher quelques grands donateurs, elle mobilise une multitude de petites contributions. C’est le principe des petits ruisseaux qui font les grandes rivières.

Mais comment fonctionne le micro-mécénat ? Quels sont les formats les plus efficaces ? Quelles solutions sont les plus faciles à mettre en place et lesquelles demandent plus d’expertise ? 

Le micro-mécénat, c’est quoi ?

Le micro-mécénat est un modèle de dons où de nombreuses personnes apportent de petites contributions (quelques centimes ou quelques euros) pour soutenir une association ou un projet solidaire.

Contrairement au mécénat traditionnel (où des entreprises ou des particuliers fortunés font des dons conséquents), le micro-mécénat repose sur la puissance du collectif : un grand nombre de petites sommes cumulées peuvent générer un impact massif.

Une idée ancienne remise au goût du jour par le digital

  • 1875 – 1886 : Financement populaire de la Statue de la Liberté

Les dons des particuliers d’abord du côté français puis du côté américain ont permis la réalisation de Lady Liberty. 

  • 2000-2010 : Explosion des plateformes de financement participatif

Avec l’essor d’Internet, les plateformes de crowdfunding permettent aux associations de collecter des dons auprès de milliers de donateurs en ligne.

  • 2015-2023 : Automatisation et diversification des formats

L’apparition de solutions comme l’ARRONDI solidaire et les dons via les réseaux sociaux facilite la collecte de petites sommes, sans effort pour le donateur.

Les formats de micro-mécénat 

Il existe plusieurs manières d’intégrer le micro-mécénat à une stratégie associative. Il faut tenir compte de la facilité à mettre en place la solution, de l’investissement en temps et de l’expertise requise.

Voici un classement en fonction du temps et des moyens nécessaires à leur mise en place :

Les solutions les plus simples

Ces solutions demandent peu de temps et peu de moyens. Elles sont à la portée de toutes les associations : inutile d’avoir des connaissances avancées en informatique pour les implémenter. Certaines plateformes proposent nativement l’envoi des reçus fiscaux pour les dons. Cette automatisation est un plus dans la gestion des financements à condition de penser à la paramétrer lors de la création de la page de dons.

1. Le don ponctuel via une plateforme

  • Temps requis : 1 à 2 jours
  • Outils : HelloAsso, Leetchi, PayPal
  • Pourquoi ? Simple et rapide : inscription en ligne, mise en ligne d’une page de collecte et partage sur les réseaux sociaux. 
  • Bon à savoir : certaines plateformes financent leur fonctionnement en prélevant une commission au moment de l’utilisation des fonds par l’association.

2. Les dons via les réseaux sociaux (YouTube, TikTok)

  • Temps requis : 1 jour
  • Outils : Boutons dans les vidéos
  • Pourquoi ? Accessible immédiatement aux associations éligibles, très efficace pour les campagnes virales.
  • Attention : depuis juillet 2024, il n’est plus possible de faire des dons depuis Facebook ou Instagram (restrictions pour l’Europe).

Bon à savoir :

Twitch permet de récolter des dons lors de streams caritatifs de façon extrêmement ponctuelle. Certaines chaînes de streamers annoncent également que les dons reçus sont reversés à des associations. A vous de vous mettre en lien pour inscrire votre association.

3. Le don récurrent (abonnement solidaire)

  • Temps requis : 2 à 3 jours
  • Outils : HelloAsso, Assoconnect
  • Pourquoi ? Nécessite une bonne communication pour fidéliser les donatrices et donateurs mais le montage technique est simple.

Les solutions intermédiaires

Elles nécessitent un peu plus d’organisation que les précédentes. Elles demandent un minimum de structuration mais sont accessibles sans grande expertise technique.

4. Le moteur de recherche solidaire

  • Temps requis : 1 à 2 mois
  • Outil : Lilo
  • Pourquoi ? Lilo soutient les associations avec un impact social ou environnemental fort avec une communauté d’au moins 1 000 personnes. Nécessite donc d’importantes actions de communication pour mobiliser cette communauté.

5. L’arrondi solidaire sur les salaires

  • Temps requis : 1 à 2 mois
  • Outil : MicroDon
  • Pourquoi ? Demande de convaincre une entreprise partenaire et de mettre en place une convention de mécénat mais reste simple une fois intégré.
  • Comment ça marche ? La personne salariée cède les centimes de sa fiche de paie

6. Le micro-don sur salaire

  • Temps requis : 1 à 3 mois
  • Outils : entreprises partenaires, plateformes de gestion salariale
  • Pourquoi ? Nécessite de collaborer avec un employeur et d’expliquer le fonctionnement aux salariés mais très puissant si bien mis en œuvre.
  • Comment ça marche ? La personne salariée décide d’un montant mensuel qu’elle donne directement depuis sa fiche de paie.

Les solutions avancées

Elles nécessitent une expertise et un suivi rigoureux. Plus longues à mettre en place, elles ont besoin de partenaires et d’une gestion au long cours.

7. L’arrondi solidaire en caisse (magasins et e-commerce)

  • Temps requis : 3 à 6 mois
  • Outils : MicroDon, Fondation des entreprises partenaires
  • Pourquoi ? Demande un partenariat avec une enseigne et une intégration technique dans leur système de paiement. Fort potentiel de collecte une fois en place.

8. Les campagnes de crowdfunding à grande échelle

  • Temps requis : 3 à 6 mois
  • Outils : Ulule, KissKissBankBank
  • Pourquoi ? Demande une vraie stratégie de communication, une communauté engagée et un suivi constant. Idéal pour financer un projet précis (ex : construction d’un refuge, achat de matériel).

Quelle solution choisir ?

Comme toujours, la réponse de Normand s’impose : tout dépend. Je suis favorable à commencer petit en termes d’investissement en temps et en moyens humains avec le don ponctuel ou le don récurrent via une plateforme.

Il sera toujours temps ensuite de déployer des solutions plus ambitieuses pour explorer cette source de financement.

Gardez en tête que le micro-mécénat s’inscrit dans une logique globale de financement et donc dans une stratégie diversifiée de recherche de fonds.

Pour aller plus loin :

Les solutions citées dans cet article ne font pas l’objet de placement publicitaire. Les liens sont donnés à titre purement informatif.

Si vous avez besoin d’aide pour penser votre stratégie de recherche de fonds, un seul réflexe : prenez rendez-vous ! Je vous offre une heure d’échanges pour parler de vos attentes.