Renforcer les compétences de son équipe, un levier clé
Dans le secteur associatif, le développement passe souvent par la recherche de financements ou la mobilisation de nouveaux bénévoles. Pourtant, un levier fondamental reste sous-exploité : le renforcement des compétences des équipes en place. Que l’on soit bénévole, salarié·e ou membre du bureau, renforcer ses compétences est un formidable levier pour améliorer le fonctionnement interne tout en préservant la qualité de vie au travail. Pourquoi investir dans les compétences, même (et surtout) avec peu de moyens ? Parce que ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de stratégie. Cela permet de : Sécuriser les missions courantes et réduire les risques opérationnels Gagner en autonomie et en efficacité dans un contexte de ressources limitées Consolider la dynamique interne et fidéliser les bénévoles et/ou salarié•es Préparer la croissance future : nouveaux projets, structuration, professionnalisation Une association qui se développe, c’est d’abord une équipe qui apprend, qui partage, qui monte en puissance ensemble. Et ça peut commencer simplement : une astuce transmise en réunion, un tuto partagé dans la newsletter interne, une mini-formation maison animée par un·e membre plus expérimenté·e… Autrement dit, apprendre ne veut pas forcément dire partir 3 jours en formation. Cela peut être progressif, informel, adapté aux réalités de chacun·e. Quelles compétences renforcer ? Techniques, relationnelles… les deux ! La tentation est forte de se concentrer sur les compétences “utiles” tout de suite : savoir tenir une comptabilité, gérer une campagne de dons, créer une page web. C’est essentiel. Mais ce n’est pas suffisant. Les compétences relationnelles (ou “soft skills”) sont souvent celles qui permettent à une équipe de tenir sur la durée : savoir organiser son travail, donner du feedback, écouter, gérer un conflit, s’exprimer clairement, accueillir une nouvelle personne bénévole… Une association peut avoir les meilleurs outils du monde… Si les membres ne savent pas collaborer efficacement ou poser des limites, ça ne fonctionnera pas. Comment définir ce dont votre association a besoin ? Le développement des compétences des équipes doit répondre à votre réalité associative. La tentation est grande de recruter de nouvelles personnes bénévoles pour répondre à un besoin urgent et identifié. Cependant, cette méthode n’est peut-être pas la plus adaptée pour votre association. En clair, posez-vous les bonnes questions et appuyez-vous sur l’existant. Quelles sont les compétences de vos bénévoles qui pourraient répondre aujourd’hui à vos besoins ? En toute logique, vous avez un tableau ou une base de données qualifiées avec des mots clés qui vous permettent de repérer les compétences. Sinon, le plus simple reste encore de demander à vos bénévoles… Identifiez vos besoins en lien avec les projets que vous allez mettre en place ou développer d’ici 3 à 5 ans Quelle est la priorité selon l’impact (ce que cela va apporter à l’association et à ses bénéficiaires), l’urgence (quand cela doit-il être fait) et la faisabilité (est-ce bien réalisable) ? Comment savoir ce dont votre équipe a besoin ? L’animation de la vie associative et l’encadrement des bénévoles servent à cela : entendre les besoins exprimés, solliciter les avis, accompagner dans la montée en compétences. Commencez par observer et interroger : Qu’est-ce qui bloque au quotidien ? Où y a-t-il perte de temps, de motivation, de fluidité ? Quelles tâches sont mal comprises ou mal réalisées ? Qu’est-ce que les gens aimeraient apprendre mais n’osent pas demander ? Demandez-vous ce qui relève de la formation et ce qui relève d’une inadaptation des outils aux tâches demandées. Proposez à chaque membre de l’équipe de compléter une fiche de compétences en auto-évaluation pour faire le point, au moins une fois par an. Encore une fois, inutile de monter une usine à gaz : des questions simples avec des cases à cocher pour passer en revue : les compétences techniques : savoir-faire avec trois degrés « je maîtrise », « j’ai besoin de progresser » et « j’aimerais être formé•e » les compétences relationnelles : savoir-être ou soft skills avec une alternative « je me sens à l’aise » et « j’aimerais progresser » les envies d’évolution : « Qu’aimeriez-vous apprendre ou faire de nouveau dans l’association ? » le temps et le format : « Quelles sont vos disponibilités pour vous former ? Quel format est le plus adapté pour vous ? La question du format est importante pour pouvoir tenir compte à la fois des préférences d’apprentissage et des contraintes comme celle du temps disponible pour se former. Cela vous permettra d’envisager des Formations externes proposées par des organismes de formation ou d’autres associations Ateliers en interne animés par les membres plus expérimenté•es Mentorats, tutorats ou binômes Formations asynchrones avec des vidéos pédagogiques (MOOC) Webinaires gratuits ou podcasts Et la qualité de vie dans tout ça ? Elle est au cœur du sujet. Trop d’associations sont fragilisées par : un burn out militant : tout le monde fait tout, tout le temps, sans cadre ni reconnaissance un bore out : sentiment de tourner en rond, de ne pas être utile, d’être cantonné·e à des tâches mécaniques Renforcer les compétences permet d’ouvrir de nouvelles perspectives, de faire évoluer les rôles, de valoriser les apports de chacun·e. Et donc de prévenir ces risques bien réels. Exemples d’actions simples : Répartir les tâches en fonction des appétences et des compétences Proposer un “duo d’apprentissage” : un·e bénévole expérimenté·e avec un·e nouvel·le arrivant·e Créer un “temps ressources” mensuel : partage d’outils, retour d’expérience, découverte d’une méthode Des compétences transversales, utiles ailleurs Autre avantage et non des moindres : les compétences acquises en milieu associatif sont transférables dans d’autres contextes, notamment professionnels. Exemples concrets : Organiser une AG = maîtriser les règles de gouvernance + animer une réunion stratégique Gérer une campagne de financement participatif = planification, communication, budget Accueillir et fidéliser des bénévoles = savoir mobiliser, coordonner, déléguer Autrement dit, se former dans une association, c’est acquérir de nouvelles compétences transposables. On reste bien dans la vision gagnant-gagnant de la vie bénévole. Si vous avez besoin d’aide pour penser l’animation de la vie bénévole, un seul réflexe : prenez rendez-vous ! Je vous offre une heure d’échanges pour parler de vos attentes. Je réserve mon rendez-vous … Lire la suite