Is@ vous Zed

Renforcer les compétences de son équipe, un levier clé

Deux personnes se tapent dans la main en signe de réussite.

Dans le secteur associatif, le développement passe souvent par la recherche de financements ou la mobilisation de nouveaux bénévoles. Pourtant, un levier fondamental reste sous-exploité : le renforcement des compétences des équipes en place. Que l’on soit bénévole, salarié·e ou membre du bureau, renforcer ses compétences est un formidable levier pour améliorer le fonctionnement interne tout en préservant la qualité de vie au travail. Pourquoi investir dans les compétences, même (et surtout) avec peu de moyens ? Parce que ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de stratégie. Cela permet de : Sécuriser les missions courantes et réduire les risques opérationnels Gagner en autonomie et en efficacité dans un contexte de ressources limitées Consolider la dynamique interne et fidéliser les bénévoles et/ou salarié•es Préparer la croissance future : nouveaux projets, structuration, professionnalisation Une association qui se développe, c’est d’abord une équipe qui apprend, qui partage, qui monte en puissance ensemble. Et ça peut commencer simplement : une astuce transmise en réunion, un tuto partagé dans la newsletter interne, une mini-formation maison animée par un·e membre plus expérimenté·e… Autrement dit, apprendre ne veut pas forcément dire partir 3 jours en formation. Cela peut être progressif, informel, adapté aux réalités de chacun·e. Quelles compétences renforcer ? Techniques, relationnelles… les deux ! La tentation est forte de se concentrer sur les compétences “utiles” tout de suite : savoir tenir une comptabilité, gérer une campagne de dons, créer une page web. C’est essentiel. Mais ce n’est pas suffisant. Les compétences relationnelles (ou “soft skills”) sont souvent celles qui permettent à une équipe de tenir sur la durée : savoir organiser son travail, donner du feedback, écouter, gérer un conflit, s’exprimer clairement, accueillir une nouvelle personne bénévole… Une association peut avoir les meilleurs outils du monde… Si les membres ne savent pas collaborer efficacement ou poser des limites, ça ne fonctionnera pas. Comment définir ce dont votre association a besoin ? Le développement des compétences des équipes doit répondre à votre réalité associative. La tentation est grande de recruter de nouvelles personnes bénévoles pour répondre à un besoin urgent et identifié. Cependant, cette méthode n’est peut-être pas la plus adaptée pour votre association. En clair, posez-vous les bonnes questions et appuyez-vous sur l’existant. Quelles sont les compétences de vos bénévoles qui pourraient répondre aujourd’hui à vos besoins ? En toute logique, vous avez un tableau ou une base de données qualifiées avec des mots clés qui vous permettent de repérer les compétences. Sinon, le plus simple reste encore de demander à vos bénévoles… Identifiez vos besoins en lien avec les projets que vous allez mettre en place ou développer d’ici 3 à 5 ans Quelle est la priorité selon l’impact (ce que cela va apporter à l’association et à ses bénéficiaires), l’urgence (quand cela doit-il être fait) et la faisabilité (est-ce bien réalisable) ?  Comment savoir ce dont votre équipe a besoin ? L’animation de la vie associative et l’encadrement des bénévoles servent à cela : entendre les besoins exprimés, solliciter les avis, accompagner dans la montée en compétences. Commencez par observer et interroger : Qu’est-ce qui bloque au quotidien ? Où y a-t-il perte de temps, de motivation, de fluidité ? Quelles tâches sont mal comprises ou mal réalisées ? Qu’est-ce que les gens aimeraient apprendre mais n’osent pas demander ? Demandez-vous ce qui relève de la formation et ce qui relève d’une inadaptation des outils aux tâches demandées.  Proposez à chaque membre de l’équipe de compléter une fiche de compétences en auto-évaluation pour faire le point, au moins une fois par an. Encore une fois, inutile de monter une usine à gaz : des questions simples avec des cases à cocher pour passer en revue : les compétences techniques : savoir-faire avec trois degrés « je maîtrise », « j’ai besoin de progresser » et « j’aimerais être formé•e » les compétences relationnelles : savoir-être ou soft skills avec une alternative « je me sens à l’aise » et « j’aimerais progresser » les envies d’évolution : « Qu’aimeriez-vous apprendre ou faire de nouveau dans l’association ? » le temps et le format : « Quelles sont vos disponibilités pour vous former ? Quel format est le plus adapté pour vous ? La question du format est importante pour pouvoir tenir compte à la fois des préférences d’apprentissage et des contraintes comme celle du temps disponible pour se former. Cela vous permettra d’envisager des Formations externes proposées par des organismes de formation ou d’autres associations Ateliers en interne animés par les membres plus expérimenté•es Mentorats, tutorats ou binômes Formations asynchrones avec des vidéos pédagogiques (MOOC) Webinaires gratuits ou podcasts Et la qualité de vie dans tout ça ? Elle est au cœur du sujet. Trop d’associations sont fragilisées par : un burn out militant : tout le monde fait tout, tout le temps, sans cadre ni reconnaissance un bore out : sentiment de tourner en rond, de ne pas être utile, d’être cantonné·e à des tâches mécaniques Renforcer les compétences permet d’ouvrir de nouvelles perspectives, de faire évoluer les rôles, de valoriser les apports de chacun·e. Et donc de prévenir ces risques bien réels. Exemples d’actions simples : Répartir les tâches en fonction des appétences et des compétences Proposer un “duo d’apprentissage” : un·e bénévole expérimenté·e avec un·e nouvel·le arrivant·e Créer un “temps ressources” mensuel : partage d’outils, retour d’expérience, découverte d’une méthode Des compétences transversales, utiles ailleurs Autre avantage et non des moindres : les compétences acquises en milieu associatif sont transférables dans d’autres contextes, notamment professionnels. Exemples concrets : Organiser une AG = maîtriser les règles de gouvernance + animer une réunion stratégique Gérer une campagne de financement participatif = planification, communication, budget Accueillir et fidéliser des bénévoles = savoir mobiliser, coordonner, déléguer Autrement dit, se former dans une association, c’est acquérir de nouvelles compétences transposables.  On reste bien dans la vision gagnant-gagnant de la vie bénévole.  Si vous avez besoin d’aide pour penser l’animation de la vie bénévole, un seul réflexe : prenez rendez-vous ! Je vous offre une heure d’échanges pour parler de vos attentes. Je réserve mon rendez-vous … Lire la suite

Évaluation continue : un levier pour renforcer l’impact des associations

Un doigt au centre d'une cible avec le mot évaluation

L’évaluation continue est une démarche stratégique essentielle pour toute association soucieuse de maximiser son impact. Elle permet d’aller au-delà des résultats immédiats pour s’inscrire dans une dynamique d’amélioration sur la durée. En mesurant régulièrement ses actions, une association peut identifier ses forces et ses faiblesses, adapter ses projets aux besoins réels de ses bénéficiaires et démontrer la pertinence de son action auprès des financeurs, partenaires et membres. C’est une manière de consolider la crédibilité de l’association tout en valorisant l’implication des équipes et des bénévoles. Pourquoi adopter l’évaluation continue ? En intégrant l’évaluation continue à sa stratégie, l’association se donne les moyens d’atteindre plusieurs objectifs clés : Accroître l’efficacité des actions en identifiant rapidement ce qui fonctionne et ce qui nécessite des ajustements. Justifier les demandes de financement  en prouvant l’impact réel des projets grâce à des indicateurs mesurables. Fédérer les parties prenantes en impliquant les bénévoles, salarié•es et bénéficiaires dans un processus collaboratif qui renforce leur engagement. Adopter cette démarche n’est pas seulement une contrainte administrative mais bien un investissement pour pérenniser les missions associatives et construire un modèle opérationnel performant et adaptable dans le temps. Les étapes clés d’une démarche d’évaluation efficace Mettre en place une évaluation continue au sein d’une association requiert une méthodologie structurée et adaptée aux réalités de son fonctionnement. Voici les étapes essentielles pour garantir la pertinence et l’efficacité de cette démarche : 1. Redéfinir l’horizon collectif Avant de commencer, il est crucial de rappeler les objectifs fondamentaux de l’association : sa mission, sa vision et ses valeurs. La mission est la raison d’être de toute organisation. Elle répond aux questions « Pourquoi existons-nous ? », « Quels sont nos grands objectifs dans le futur ? » La mission se décline majoritairement sous forme de verbes : « promouvoir », « aider », « accompagner », « développer », « organiser »… La vision a pour but de donner un sens au futur, d’inspirer de l’émotion et de fournir des repères pour l’action. Les valeurs sont les principes éthiques portés par l’association. Ces valeurs s’expriment sous forme de mots clé : solidarité, égalité des chances, vivre ensemble … Ces objectifs sont déjà définis dans les statuts et explicités dans la charte éthique de l’association, le cas échéant.  Ces éléments sont le socle à partir duquel les actions seront évaluées. Ce travail collectif peut inclure des ateliers participatifs impliquant les membres, les bénévoles et les bénéficiaires. 2. Décliner les objectifs stratégiques Une fois l’horizon collectif clarifié, il est nécessaire de le traduire en objectifs concrets et mesurables. Ces objectifs doivent répondre à des questions précises : Que souhaitons-nous atteindre ? Dans quel délai ? Quels sont les indicateurs de succès ? Par exemple, une association culturelle peut viser une augmentation de 20 % de ses adhérent•es ou la mise en place de trois nouveaux partenariats en un an. 3. Identifier les indicateurs clés de performance (KPI) Les indicateurs doivent être simples, pertinents et adaptés à l’activité de l’association. Par exemple, pour une association d’insertion, cela pourrait inclure le taux de retour à l’emploi des bénéficiaires ou la satisfaction des participants à un programme. 4. Collecter et analyser les données La collecte de données est une étape cruciale. Il s’agit d’utiliser des outils adaptés (enquêtes, rapports d’activités, observations terrain) pour recueillir des informations fiables. Une analyse régulière permettra de détecter les écarts entre les objectifs fixés et les résultats obtenus. 5. Impliquer toutes les parties prenantes Pour que l’évaluation ait du sens, il est important d’impliquer les membres de l’association à chaque étape : de la définition des objectifs à l’interprétation des résultats. Cela favorise une meilleure appropriation des conclusions et stimule la motivation collective. 6. Utiliser les résultats pour ajuster les actions L’évaluation doit déboucher sur des décisions concrètes. Qu’il s’agisse d’abandonner une action peu performante, de renforcer une initiative prometteuse ou de revoir les méthodes de travail, les enseignements tirés doivent nourrir une amélioration continue. Cette méthodologie, bien appliquée, permet de renforcer l’impact de l’association tout en lui donnant une véritable capacité d’adaptation face aux évolutions de son environnement. Lever les freins et pérenniser la démarche Mettre en place une démarche d’évaluation continue dans une association peut se heurter à des obstacles variés mais il est essentiel de les surmonter pour garantir la durabilité du processus. Voici comment identifier ces freins et adopter des solutions adaptées pour pérenniser la démarche. 1. Identifier et comprendre les freins internes Les freins internes sont souvent liés à un manque de ressources (temps, compétences, outils) ou à une résistance au changement. Ou bien encore à une incompréhension de l’utilité de la démarche. D’où la nécessaire étape de la présentation pédagogique : ce que cela va apporter à l’association et ce que cela va apporter à chaque personne impliquée dans le processus. Par exemple, les bénévoles ou salarié•es peuvent percevoir l’évaluation comme une charge supplémentaire ou craindre d’être jugée•es sur leurs résultats. Il est donc indispensable d’instaurer un climat de confiance et d’expliquer que l’évaluation vise l’amélioration collective et non la sanction individuelle. 2. Intégrer l’évaluation dans le quotidien de l’association Pour éviter que l’évaluation ne soit perçue comme une tâche ponctuelle et contraignante, elle doit s’inscrire dans les pratiques courantes de l’association. Ele doit faire partie de son fonctionnement ordinaire. Cela passe par la formation des membres aux outils et méthodes d’évaluation. Cela passe également par l’automatisation de certaines tâches, comme la collecte et l’analyse des données, grâce à des outils digitaux simples et accessibles. 3. Communiquer sur les bénéfices de la démarche Il est indispensable de montrer l’intérêt concret de l’évaluation. Cela peut se faire en valorisant les résultats obtenus auprès des membres et partenaires : amélioration des actions, renforcement de la crédibilité vis-à-vis des financeurs et en soulignant son impact positif sur la mission de l’association. Une transparence accrue renforce l’adhésion des parties prenantes. 4. Mobiliser des ressources adaptées Même avec peu de moyens, des solutions existent pour soutenir la démarche. Les associations peuvent recourir à des bénévoles spécialisés, à des formations gratuites ou subventionnées, et à des partenariats avec des experts (consultants, universités). De plus, … Lire la suite

Rédiger le rapport annuel d’activité

Rapport d'activité - image d'illustration avec des graphiques

Votre assemblée générale annuelle arrive. Parmi les éléments que vous allez présenter à l’ensemble des membres réunis pour l’occasion, deux formes de rapports se distinguent. D’une part le rapport financier qui va présenter les résultats comptables. D’autre part le rapport d’activité ou rapport moral qui va passer en revue l’ensemble des activités menées au cours de l’exercice et ouvrir les perspectives d’avenir. Même s’il n’est pas légalement obligatoire, il est souvent prévu aux statuts, ce qui rend sa présentation indispensable. Dans ce cas, il est soumis à l’approbation des membres lors de l’assemblée générale annuelle ordinaire.  Même si votre association n’a pas prévu statutairement de fournir un tel rapport, je vous recommande cependant de vous plier à l’exercice. Cela permet de faire le bilan des actions menées, de présenter les résultats obtenus (ou pas) et d’envisager les développements à venir sur les prochains exercices. Pourquoi rédiger un rapport annuel d’activité ? Le rapport annuel d’activité est bien plus qu’une simple formalité. Il s’agit d’un outil de communication interne et externe qui permet de : Informer les membres des actions et des progrès de l’association Rendre des comptes en transparence auprès des membres et des partenaires opérationnels et financiers Présenter les projets futurs et les orientations stratégiques Mettre en avant les réussites et les impacts positifs des actions menées Étapes clés pour rédiger le rapport annuel d’activité 1. Préparation Un rapport annuel se construit tout au long de l’année. Un mois avant la tenue de l’AG, il est bien trop tard pour penser à collecter les informations et indicateurs.  Aussi, à chaque événement important – journée portes ouvertes, conférence, participation à un forum – prévoyez un dossier numérique contenant :  quelques photos un compte-rendu rédigé avec le contexte (lieu, jour, nature de l’événement) et un narratif sur les objectifs et les résultats de l’événement les indicateurs clés : le nombre de personnes inscrites, le nombre de personnes présentes… Avant de passer à la rédaction, vérifiez que vous avez bien regroupé tous les documents, rapports et données pertinents de l’année écoulée dans ce dossier numérique vous avez bien défini les points essentiels sur lesquels vous souhaitez communiquer dans ce rapport vous avez bien choisi un modèle pour structurer votre rapport. Des modèles gratuits sont disponibles en ligne pour vous aider pas à pas. 2. Structure du rapport Un rapport annuel d’activité bien structuré doit inclure les sections suivantes : a) Édito de la présidente ou du président Un message d’introduction qui rappelle la mission et les valeurs de l’assocition et présente les grandes lignes de l’année écoulée et les perspectives futures. b) Bilan des activités  Un tour d’horizon des actions menées durant l’année, avec les réussites et les échecs. Utilisez des chiffres, des graphiques et des tableaux lorsqu’ils sont pertinents mais n’oubliez pas les témoignages humains pour illustrer vos propos. Actions de terrain c’est-à-dire les initiatives concrètes menées directement sur le territoire et à destination de vos bénéficiaires Actions de plaidoyer c’est-à-dire les démarches réalisées pour défendre les causes de l’association Bénéficiaires : leur nombre, leur profil, leurs attentes, leurs témoignages Bénévoles : le rôle et l’implication des bénévoles en termes d’engagements et d’impact Equipe salariée : si votre association est employeuse, indiquez les missions menées par les personnes employées y compris les stagiaires et les volontaires en service civique Actions de communication : les publications, les campagnes, les canaux de communication  c) Projets futurs  Présentez les projets à venir et les objectifs pour l’année suivante. d) Ecosystème associatif Mentionnez les partenariats, les collaborations et les soutiens obtenus au cours de l’année. Indiquez les relations de longue durée ainsi que les nouveaux partenariats mis en place dans l’année.  e) Remerciements N’oubliez pas de remercier les bénévoles, les adhérentes et adhérents et les partenaires opérationnels pour leurs contributions.  Une rubrique des remerciements doit être réservée pour les partenaires financiers. Il est de bon ton d’indiquer nommément les collectivités territoriales, les entreprises et fondations qui ont permis à l’association de réaliser ses misssions. Si une campagne de crowdfunding ou d’appel à dons a été réalisée en cours d’année, le rapport d’activité mentionnera le nombre de personnes donatrices et le pourcentage des fonds levés par rapport à l’objectif initial. Les données chiffrées seront réservées au rapport financier qui fera état des montants perçus et de leur affectation. f) Infographie des indicateurs clés Présentez visuellement les principaux indicateurs de performance de l’association, tels que le nombre d’adhérent•es, de bénéficiaires, le public accueilli lors des événements et le nombre de publications sur les réseaux sociaux ou encore le nombre de personnes ayant visité le site de l’association… 3. Rédaction Ne confondez pas rapport d’activité et roman fleuve. Inutile de chercher l’exhaustivité au risque de perdre celles et ceux qui prendront connaissance de ce document. Restez concis et clair dans votre présentation et dans votre rédaction. Si vous utilisez des acronymes, explicitez-les. Evitez les termes trop techniques ou trop spécifiques.  Ne cherchez pas à minimiser les échecs. Ils font partie du quotidien associatif. Cherchez plutôt à expliquer pourquoi l’association n’est pas parvenue à atteindre ses objectifs. Mieux vaut une difficulté analysée qu’un échec mis sous le tapis. C’est une question de transparence et de confiance. Privilégiez une mise en page aérée et accessible avec une typographie lisible et des contrastes élevés. Utilisez des visuels pour faciliter la compréhension des chiffres. Incluez des photos en regard des témoignages que vous mettrez en avant. 4. Présentation et diffusion Le rapport sera présenté lors de l’assemblée générale annuelle qui sera éventuellement amenée à l’approuver lors d’un vote. Prévoyez un document support à diffuser sur écran pour compiler les informations les plus pertinentes. Je vous renvoie à l’article que j’ai consacré à la création d’un document de présentation pour votre AG.  Une fois le rapport approuvé en AG, partagez-le ! Faites-le parvenir aux adhérentes et adhérents qui n’ont pas pu assister à l’assemblée, publiez-le sur le site de l’association et envoyez-le à vos partenaires financiers. Comment recycler le rapport d’activité ? Elément de communication, le rapport annuel d’activité peut être décliné … Lire la suite

Mesurer l’impact de vos actions associatives

Une goutte d'eau qui tombe

Si chaque association est persuadée du bien-fondé de ses actions, il n’en est pas toujours de même pour les personnes extérieures, à commencer par les financeurs. Ceux-ci demandent d’estimer comment les activités et les actions associatives ont amélioré la vie des bénéficiaires. D’où la nécessité pour les associations de mesurer leur impact social. Cet article ne vise pas à être exhaustif sur la question de la mesure d’impact. Des cabinets se sont spécialisés pour accompagner les grandes associations dans l’édition de ces indicateurs. Des ressources en ligne sont également disponibles pour expliciter les tenants et aboutissants de la mesure d’impact. Ici, nous envisagerons la première étape dans la mise en place des indicateurs de base dans une petite association. Même si chaque association est unique, un socle commun s’impose, entre les indicateurs qualitatifs et les indicateurs quantitatifs. Puis nous aborderons comment utiliser ces indicateurs pour communiquer auprès de l’ensemble de l’écosystème associatif. 1. Comprendre l’impact des actions associatives L’impact dans le contexte associatif fait référence aux changements positifs générés par les actions d’une association sur ses bénéficiaires et la communauté. Mesurer cet impact permet de démontrer l’efficacité des actions, d’attirer des financements et d’améliorer les programmes. « L’impact social consiste en l’ensemble des conséquences (évolutions, inflexions, changements, ruptures) des activités d’une organisation tant sur ses parties prenantes externes (bénéficiaires, usagers, clients) directes ou indirectes de son territoire et internes (salariés, bénévoles, volontaires), que sur la société en général. Dans le secteur de l’ESS, il est issu de la capacité de l’organisation (ou groupes d’organisations) à anticiper les besoins pas ou mal satisfaits et à y répondre, via ses missions de prévention, réparation ou compensation. Il se traduit en termes de bien-être individuel, de comportements, de capabilités, de pratiques sectorielles, d’innovations sociales ou de décisions politiques » selon la définition donnée par le Conseil Supérieur de l’Économie Sociale et Solidaire (CSESS) en 2011. 2. Les principaux indicateurs à compiler Indicateurs quantitatifs : Nombre de bénéficiaires atteint•es Taux de participation aux activités Nombre d’événements organisés… Exemple : une association d’accueil de personnes primo-arrivantes mesurera le nombre de personnes ayant suivi ses cours d’alphabétisation et le taux de réussite aux tests internes. Indicateurs qualitatifs : Satisfaction des bénéficiaires Changements observés dans le comportement ou les conditions de vie des bénéficiaires et de leurs proches (bénéficiaires directs et indirects) Témoignages et retours d’expérience Exemple : une association d’aide aux personnes sans-abri recueillira des témoignages sur l’amélioration de la qualité de vie des bénéficiaires après distribution de kits d’hygiène. Indicateurs financiers : Coût par bénéficiaire Retour sur investissement social (SROI) Exemple : une association gérant une épicerie solidaire en zone rurale pourra estimer le coût par panier distribué en tenant compte des coûts des produits et des coûts opérationnels. Les attentes de vos financeurs… et ce que votre association peut proposer La mesure d’impact vise à apprécier le changement apporté par les actions de l’association dans la vie de ses bénéficiaires. Il est donc question d’estimer les effets concrets comme résultat des actions. Or, la frontière est parfois floue entre ces indicateurs et les indicateurs de pilotage qui se concentrent sur le suivi opérationnel et la performance des activités de l’association.  Les financeurs qui investissent dans les projets portés par l’association s’attendent à des preuves tangibles du bien-fondé de leur engagement. Quand, dans un appel à projet, il est demandé à l’association quels indicateurs elle pourra fournir, attention à ne pas vouloir trop en faire. Mieux vaut proposer des indicateurs réalistes et pertinents, en phase avec les objectifs du projet et surtout adaptés à la réalité associative, qu’une liste interminable et hors sol par rapport au projet, aux personnes qui le pilotent et aux ressources disponibles.  Ainsi définissez vos critères d’évaluation pour qu’ils soient adaptés à votre écosystème associatif, prenant en considération toutes les personnes intéressées au projet et le territoire sur lequel il est mis en place. La question de la valorisation des heures de bénévolat Même si cet indicateur n’est pas toujours déployé dans les associations, il est devenu au fil du temps un levier important pour optimiser certaines demandes de financement. Ce qui sous-entend qu’il faut penser le recueil régulier des heures de bénévolat pratiquées dans l’association en amont, dès l’arrivée de la personne bénévole. Cette démarche s’inscrit dans la conception de la pratique bénévole et dans le pilotage de la vie associative. Libre à l’association de calculer la valeur des heures de bénévolat en choisissant un taux horaire de base (SMIC), un taux horaire moyen pour un poste salarié équivalent ou le coût d’une externalisation de la mission auprès d’un•e prestataire (mission qualifiée ou experte). L’objectif est de mettre en avant la contribution économique des bénévoles et de l’exprimer comme ressource de l’association, à la fois en ETP (équivalent temps plein) et en valorisation financière. 3. Méthodologie pour mesurer l’impact Étapes de la mesure : Définir les objectifs et les indicateurs clés Collecter les données de manière systématique (mise en place de process) Analyser les données pour identifier les tendances et les résultats Outils et ressources : Utilisation de questionnaires, entretiens et observations Logiciels de gestion de données et tableaux de bord Ressources externes : Guide d’auto-évaluation de l’utilité sociale par l’Avise, Le guide méthodologique « Évaluer son impact social » de l’Avise et Comment évaluer son impact social. 4. Bonnes pratiques pour une évaluation réussie Pour que l’évaluation soit complète et représentative, la mobilisation et la participation de toutes les parties prenantes est essentielle. Cela signifie qu’il faut penser non seulement à l’implication des bénéficiaires mais également à celle des bénévoles, des salarié•es, des stagiaires, des volontaires en service civique… Ne pas oublier d’inclure dans le périmètre de l’évaluation les autres partenaires dans le cas de projets en co-construction, que ce soit des associations, des entreprises, des prestataires ou des structures publiques. Même si votre association estime que les indicateurs recueillis ne sont pas conformes à ses attentes, mieux vaut les communiquer à toutes les parties prenantes que de les garder pour soi. Partager les résultats et communiquer sur ceux-ci montre que l’association … Lire la suite