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Tableau de bord associatif : 6 erreurs à éviter pour ne pas piloter à vue

Poste de pilotage dans un avion ancien

Piloter une association, c’est jongler entre actions de terrain, gestion administrative, mobilisation des bénévoles et recherche de financements. Dans ce quotidien souvent chargé, difficile de garder une vision claire de l’avancement des projets ou de l’impact réel des actions. Résultat : on multiplie les tableaux Excel, on court après les chiffres et on finit par piloter… à l’intuition. C’est là qu’intervient le tableau de bord. Bien plus qu’un outil de reporting, il permet de suivre vos indicateurs clés, d’anticiper les difficultés, d’objectiver les choix stratégiques et de mieux rendre compte à vos parties prenantes. Mais encore faut-il éviter les pièges classiques qui rendent cet outil inefficace, voire contre-productif. Dans cet article, je vous propose de passer en revue les erreurs les plus fréquentes et de découvrir des solutions simples et concrètes pour construire un tableau de bord vraiment utile à votre association. 1. Définir des indicateurs inadaptés L’une des erreurs les plus fréquentes est de choisir des indicateurs mal définis : Indicateurs trop nombreux ou trop complexes à suivre Mesure de données inutiles ou difficilement exploitables Absence d’alignement entre les indicateurs et les objectifs de l’association Solution : Se concentrer sur quelques indicateurs clés, pertinents et mesurables. Il est préférable de choisir des indicateurs simples mais impactants, comme le nombre d’adhérents actifs, le taux de renouvellement des cotisations ou encore le montant des dons collectés. 2. Ne pas mettre à jour régulièrement les données Un tableau de bord obsolète fausse la prise de décision et perd de son utilité. Les mises à jour sont irrégulières voire inexistantes Les données sont obsolètes et ne reflètent pas la réalité Aucune personne n’est clairement responsable de la mise à jour Solution : Automatiser la collecte des données autant que possible et définir une fréquence de mise à jour adaptée (hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle). L’utilisation d’outils comme Airtable, TimeTonic ou Google Sheets avec des automatisations permet de fiabiliser cette mise à jour. 3. Mal répartir les responsabilités Un tableau de bord ne doit pas reposer sur une seule personne. La dépendance à une personne entraîne des risques de rupture si elle quitte l’association Les membres ne savent pas comment utiliser ou actualiser les données Solution : Définir des rôles clairs et responsabiliser plusieurs membres. Chaque indicateur peut être attribué à un•e référent•e qui veille à sa mise à jour. Une formation simple doit être prévue pour assurer la continuité. Et surtout, documentez vos process ! 4. Utiliser un outil inadapté Le choix de l’outil est déterminant pour l’efficacité du tableau de bord. Outils trop complexes ou trop coûteux Solutions non adaptées aux compétences et aux besoins de l’association Manque de compatibilité avec les outils existants Solution : Opter pour un outil accessible et évolutif. Voici quelques recommandations selon les besoins et le niveau de complexité : Petites associations : Google Sheets, Excel Associations intermédiaires : Airtable, TimeTonic Associations avec besoins avancés : faites-vous accompagner par des professionnel•les pour implémenter un outil adapté à votre fonctionnement 5. Négliger la visualisation des données Un tableau de bord doit être lisible et compréhensible en un coup d’œil. Présentation surchargée et illisible Graphiques mal conçus ou difficiles à interpréter Solution : Privilégier des visualisations claires et synthétiques. L’utilisation de graphiques adaptés (camemberts, histogrammes, indicateurs clés en surbrillance) permet une meilleure compréhension. Des outils comme Infogram ou Canva facilitent cette mise en forme. Bonne nouvelle : des tarifs solidaires ou gratuits sont disponibles pour les associations. N’hésitez pas à les demander. 6. Ne pas exploiter les résultats pour ajuster la stratégie Un tableau de bord ne sert pas uniquement à collecter des données, il doit aussi orienter l’action. Les indicateurs sont suivis sans impact sur les décisions Aucune analyse des tendances ou ajustement des stratégies Solution : Intégrer l’analyse des données dans la prise de décision stratégique. Une revue régulière (réunion mensuelle ou trimestrielle) permet d’identifier les tendances et d’ajuster les actions en conséquence. Mettre en place un tableau de bord associatif ne consiste pas à empiler des chiffres ou à suivre des indicateurs pour le principe. C’est avant tout un moyen de reprendre le contrôle sur votre activité, de renforcer la transparence et de mieux orienter vos décisions. Pour qu’il devienne un véritable outil de pilotage, il doit rester simple, lisible, régulièrement actualisé et aligné avec vos priorités. Cela suppose d’éviter les erreurs classiques : indicateurs mal choisis, données obsolètes, outils inadaptés ou responsabilités floues. En corrigeant ces points, vous transformerez votre tableau de bord en un appui concret au service de votre stratégie, de votre équipe… et de votre impact. Bon à savoir : 6 réflexes pour un tableau de bord associatif efficace 1. Priorisez les bons indicateursChoisissez 5 à 10 indicateurs réellement utiles, en lien direct avec vos objectifs. 2. Actualisez régulièrement vos donnéesFixez une fréquence claire (mensuelle, trimestrielle…) et automatisez dès que possible. 3. Partagez la responsabilitéIdentifiez un référent par indicateur et formez les membres concernés. 4. Utilisez un outil à votre portéePrivilégiez un outil simple, compatible avec vos compétences et vos usages actuels. 5. Soignez la présentationPrivilégiez la clarté : graphiques lisibles, données synthétiques, surlignage des éléments clés. 6. Intégrez le tableau de bord dans la prise de décisionsConsultez-le lors de vos réunions stratégiques et ajustez vos actions en conséquence. Vous ne savez pas par où commencer ? Un diagnostic rapide de vos pratiques peut vous aider à construire un tableau de bord utile et durable. Si vous avez besoin d’aide pour penser votre organisation, un seul réflexe : prenez rendez-vous ! Je vous offre une heure d’échanges pour parler de vos attentes. Je réserve mon rendez-vous découverte

Faire parler votre impact : pourquoi le storytelling est indispensable

Un machine à écrire manuelle vue de haut

Votre association est sur le terrain, au plus près de ses bénéficiaires. Vos actions apportent une transformation notable dans leurs vies.  Votre association porte un plaidoyer pour faire changer les pratiques voire la loi. Vos prises de position font bouger les lignes. Sauf que vous peinez à faire entendre votre voix. Car comme beaucoup d’associations, vous pensez que vos résultats parlent d’eux-mêmes. Qu’ils se suffisent à eux-mêmes. Or, dans un monde saturé d’informations, ce qui touche et mobilise, ce n’est pas seulement ce que vous faites, c’est la manière dont vous le racontez. C’est là que le storytelling entre en jeu. Loin d’être un outil marketing réservé aux grandes ONG, il est un levier accessible, puissant et profondément humain. Encore faut-il l’utiliser à bon escient, sans trahir sa mission, ni tomber dans la mise en scène. 1. Pourquoi le storytelling n’est pas une option Les études en neurosciences le confirment : le cerveau humain retient 22 fois plus une histoire qu’un fait isolé. Pourquoi ? Parce que les récits activent les zones émotionnelles de notre cerveau, favorisent la mémorisation et créent un lien de proximité. Dans le monde associatif, cela signifie qu’un témoignage sincère peut avoir plus d’impact qu’une liste de chiffres. Que la trajectoire d’un•e bénéficiaire, racontée avec justesse, peut éveiller plus d’empathie qu’un rapport d’activité de 30 pages. En intégrant le storytelling, vous : rendez votre action plus lisible, touchez de nouveaux publics, fédérez vos équipes autour d’un récit commun, favorisez la mobilisation et le don. Et au-delà des bénéfices immédiats, vous installez un lien émotionnel durable avec vos parties prenantes : donatrices et donateurs, bénévoles, partenaires opérationnels et financiers. Vous devenez identifiable, mémorable, incarné. Un bon récit ancre votre action dans le temps, renforce votre légitimité, et peut même faire la différence lors d’un appel à projets ou d’une demande de subvention. Car ce que les financeurs recherchent, ce n’est pas seulement un budget équilibré, c’est la preuve vivante que vous créez de l’impact. 2. Les erreurs à éviter Certaines associations hésitent à se lancer ou s’y prennent maladroitement. Voici les écueils fréquents : a) Raconter une histoire qui n’a aucun lien avec votre mission Le but du storytelling n’est pas de raconter une histoire pour le plaisir de raconter une histoire. Il faut que votre récit soit raccord avec la vision que porte votre association et les changements qu’elle veut apporter. Autrement, vous risquez de perdre du monde en cours de route, si ce n’est de semer le doute ou d’éveiller les soupçons sur le bienfondé de votre projet associatif. Bonne pratique : veillez à ce que chaque histoire soit représentative de votre travail de terrain et illustrative de vos valeurs. b) Confondre témoignage et mise en scène Quand vous demandez à vos bénéficiaires de se raconter face caméra, laissez-leur la parole. Avec leurs mots, leurs expressions, leurs silences. L’authenticité est primordiale. Inutile d’en faire trop ou de chercher à les diriger.  Inutile aussi de rajouter de la musique dramatique pour souligner l’effet ! Bonne pratique : sous-titrez votre vidéo.   c) Oublier le lien émotionnel Une litanie de faits ou une suite de chiffres ne font pas un récit. Les données seules ne suscitent pas l’engagement. C’est l’émotion qui déclenche l’intérêt puis le passage à l’action. Bonne pratique : incarnez vos données dans des histoires vécues. d) Confondre storytelling avec success story Oubliez les contes de fée ! Oubliez la baguette magique ! Votre association ne navigue pas sur un long fleuve tranquille. Vos projets rencontrent des obstacles. Vos bénéficiaires ne voient pas leur vie changer du tout au tout du jour au lendemain du fait de vos actions. Ne gommez pas les obstacles au prétexte que cela fait mieux. Parfois, ce qui compte le plus, ce n’est pas d’arriver à destination. Ce qui importe le plus, c’est le voyage. Bonne pratique : osez montrer les tensions, les incertitudes, les apprentissages. Une histoire avec des hauts et des bas est plus engageante et renforce la confiance. e) Négliger le consentement et la confidentialité Parfois, dans l’enthousiasme du partage, on oublie de s’assurer que les personnes concernées sont bien d’accord. Cela peut exposer des publics fragiles, porter atteinte à leur dignité et/ou nuire à la réputation de l’association. Bonne pratique : demandez toujours un accord clair (oral ou écrit), changez les prénoms si nécessaire, floutez les visages si besoin. 3. Les éléments d’un bon storytelling associatif Inutile de vous mettre la pression. Pas besoin de savoir écrire comme un romancier. Il suffit de structurer vos histoires avec quelques repères simples : Le personnage : une personne réelle (ou représentative) qui incarne votre action. Bénéficiaire, bénévole, salarié•e, donatrice ou donateur… Le conflit ou défi : quel problème, quel besoin, quels obstacles ? L’action : ce que l’association a mis en place, comment elle s’est engagée. La transformation : ce qui a changé pour la personne, le groupe ou la situation. La morale implicite : ce que ce récit dit de vos valeurs et de votre raison d’être. Un bon récit n’est pas une opération séduction : c’est une mise en lumière de votre impact social et humain vécue de l’intérieur. 4.  Exemples concrets Prenons l’exemple d’une petite association de quartier œuvrant pour l’insertion professionnelle des jeunes. Elle diffuse une vidéo courte racontant le parcours de Djamila, 19 ans, accompagnée pendant 6 mois pour décrocher son premier emploi. Le récit est simple, sincère, filmé avec les moyens du bord. Mais il touche car il raconte une réalité vécue. Résultat : la vidéo est partagée, la page de dons voit un pic de trafic, les bénévoles ressentent une grande fierté… et la fondation partenaire demande à valoriser l’action dans son propre rapport annuel. Autre exemple : une campagne d’emailing qui ne présente pas d’abord les chiffres mais commence par l’histoire de Marc, bénévole de longue date, expliquant pourquoi il s’engage depuis 10 ans. Le message devient vivant, incarné et l’appel à soutien plus naturel. Ce type de récit donne aussi du sens à l’engagement en interne, notamment pour les nouvelles … Lire la suite

Fixer des objectifs associatifs : faut-il choisir SMART ou CLEAR ?

Une cible en osier avec trois flèches plantées dans la cible

Sans objectifs clairs, une association risque de naviguer à vue, multipliant les efforts sans direction précise. Sans objectifs définis, le risque majeur est une démobilisation des équipes et une inefficacité des actions. Les signaux à identifier sont : l’impression de tourner en rond ou de ne pas avancer la frustration des équipes et la perte de motivation, voire le désengagement la difficulté à fixer des objectifs précis et à les atteindre le sentiment de travailler avec des bouts de ficelle ou de vider l’océan à la petite cuiller… Pour tenter d’y remédier, deux méthodes structurantes peuvent être adoptées : SMART et CLEAR. Chacune offre une approche spécifique pour définir des objectifs pertinents et mobilisateurs, adaptées aux réalités du secteur associatif. La méthode SMART : un cadre structurant pour des objectifs précis Introduite en 1981 par George T. Doran, la méthode SMART propose de formuler des objectifs selon cinq critères : Spécifique : l’objectif doit être clairement défini et compréhensible par tous. Mesurable : il doit être quantifiable pour permettre le suivi des progrès. Atteignable : l’objectif doit être réaliste au regard des ressources disponibles. Réaliste : il doit être pertinent et aligné avec la mission de l’association. Temporellement défini : une échéance précise doit être fixée pour sa réalisation. Exemple d’application dans une association : Au lieu de se fixer l’objectif vague « Augmenter la sensibilisation à notre cause », une association pourrait définir : « Organiser trois tables rondes d’ici la fin de l’année pour augmenter de 20 % le nombre de nos adhérent•es. » Cet objectif est spécifique (organisation de tables rondes), mesurable (trois événements, augmentation de 20 % des adhérent•es), atteignable et réaliste (en fonction des capacités de l’association), et temporellement défini (d’ici la fin de l’année). La méthode CLEAR : une approche collaborative et flexible Plus récente, la méthode CLEAR est particulièrement adaptée aux environnements collaboratifs et aux structures associatives. Elle repose sur cinq principes : Collaboratif : les objectifs sont définis en concertation avec l’ensemble des parties prenantes, favorisant l’adhésion collective. Limité : les objectifs sont circonscrits en termes de portée et de durée, évitant la dispersion des efforts. Émotionnel : ils suscitent l’engagement en étant porteurs de sens et en résonnant avec les valeurs des membres. Appréciable : les objectifs peuvent être décomposés en étapes intermédiaires, facilitant leur réalisation progressive. Réajustable : ils sont flexibles et peuvent être adaptés en fonction des retours et de l’évolution du contexte. Exemple d’application dans une association : Une association souhaitant renforcer les liens intergénérationnels pourrait définir l’objectif suivant : « En collaboration avec les membres seniors et juniors, organiser un projet artistique commun sur trois mois, visant à créer une exposition reflétant les expériences des deux générations avec des points d’évaluation mensuels pour ajuster le projet selon les retours des participant•es. » Cet objectif est collaboratif (implication des membres de différentes générations), limité (projet artistique sur trois mois), émotionnel (valorisation des expériences intergénérationnelles), appréciable (étapes mensuelles d’évaluation), et réajustable (ajustements basés sur les retours). Intégration des méthodes dans une stratégie globale Il est essentiel de considérer ces méthodes non pas comme des solutions isolées mais comme des outils intégrés dans une démarche stratégique plus large. L’adoption de SMART ou de CLEAR doit s’accompagner d’une réflexion sur la vision à long terme de l’association, la mobilisation des ressources et la mise en place de mécanismes d’évaluation continue. Ressources complémentaires Pour approfondir la compréhension et l’application de ces méthodes, voici quelques ressources utiles : Méthode SMART : Article détaillé sur la définition et l’application des objectifs SMART Méthode CLEAR : Présentation de la méthode CLEAR et de ses avantages Vidéo explicative sur la méthode CLEAR Passez à l’action : atelier de définition des objectifs associatifs Pour accompagner votre association dans la définition et la mise en œuvre d’objectifs stratégiques efficaces, je propose un atelier dédié. Cet atelier interactif permettra à votre équipe de : Comprendre les méthodes SMART et CLEAR Appliquer ces méthodes à vos projets spécifiques Élaborer un plan d’action concret et mesurable Mettre en place des indicateurs de suivi pertinents Ensemble, donnons à votre association les moyens de transformer ses ambitions en réalisations tangibles. Pour en savoir plus et organiser cet atelier, contactez-moi dès aujourd’hui. Comparatif des méthodes SMART et CLEAR Critères SMART CLEAR Objectif principal Structurer des objectifs précis et mesurables Favoriser l’engagement collectif autour d’objectifs partagés Signification de l’acronyme Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporel Collaboratif, Limité, Émotionnel, Appuyé, Révisable Focus Résultat, efficacité, performance Cohésion, motivation, ajustement Utilisation privilégiée Définir un objectif opérationnel ou un plan d’action Co-construire des objectifs dans une dynamique d’équipe ou de mobilisation bénévole Adapté pour… Projets, budgets, tâches à échéance fixe Réunions de cadrage, gestion participative, gouvernance partagée Forces Clarté, simplicité, pilotage facilité Implication des parties prenantes, agilité, alignement avec les valeurs associatives Limites Peu adapté aux contextes mouvants ou très humains Moins précis pour les indicateurs de suivi si mal cadré Exemple associatif « Augmenter le nombre d’adhérent•es de 20 % d’ici décembre 2025 » « Mettre en place une démarche d’accueil bénévole motivante, co-construite avec les membres » Foire aux questions Est-ce qu’il faut choisir entre SMART et CLEAR ? Non. Ces deux méthodes sont complémentaires. SMART est particulièrement utile pour définir des objectifs précis à court ou moyen terme. CLEAR est plus adaptée quand on cherche à embarquer une équipe, aligner les valeurs et favoriser l’autonomie. Vous pouvez combiner les deux selon vos besoins. Ces méthodes sont-elles adaptées aux petites associations ? Oui, même les très petites structures peuvent bénéficier de ces cadres. L’essentiel est d’adapter la formulation des objectifs à la réalité de vos moyens humains et financiers, sans rigidité. Est-ce que ces méthodes sont réservées aux projets ? Pas uniquement. Vous pouvez aussi les utiliser pour piloter une stratégie annuelle, cadrer une mission bénévole, améliorer la communication interne ou encore structurer un plan de développement. Que faire si nos objectifs changent en cours de route ? C’est normal ! L’important est de faire des points réguliers pour ajuster vos objectifs. Un bon pilotage repose sur une planification souple mais structurée. Les méthodes comme SMART et … Lire la suite

Quatre chartes utiles pour votre association

Une main signe un document

Dans une association, les statuts et le règlement intérieur ne suffisent pas toujours à encadrer les pratiques de manière souple et opérationnelle. Pour gagner en clarté, en cohérence et en professionnalisme, il peut être utile d’adopter des chartes. Plus simples à mettre en place que des documents juridiques, les chartes permettent de poser des repères partagés. Dans cet article, les quatre chartes essentielles, avec pour chacune des conseils concrets pour les construire et les faire vivre. Que vous soyez dirigeant·e, salarié·e, ou membre bénévole d’une association, ces outils vous aideront à structurer le fonctionnement quotidien sans le complexifier outre mesure.  Pourquoi créer une charte ? Une charte est un document d’engagement moral. Elle traduit les valeurs, les règles de fonctionnement ou les bonnes pratiques que l’association souhaite voir respectées. Contrairement aux statuts, qui ont une valeur juridique, la charte n’a pas de portée contraignante, mais elle fixe un cadre de référence clair, compréhensible et évolutif. Elle peut concerner : des valeurs partagées : charte éthique ; des modalités d’engagement : charte du bénévolat ; des bonnes pratiques : charte informatique, charte sur l’usage de l’IA 1. La charte éthique : poser les bases communes Elle définit ce que l’association considère comme acceptable ou non en matière de comportements, d’attitudes, de relations avec les bénéficiaires et avec les partenaires.  🔹 Contenu type : valeurs fondatrices : respect, solidarité, transparence, laïcité… ; comportements attendus et attitudes à proscrire ; engagements vis-à-vis des publics et des partenaires. 🔹 À construire collectivement, en animant un atelier avec l’équipe des bénévoles, salarié·es et membres du Conseil d’Administration et en faisant participer, le cas échéant, les bénéficiaires. 🔹 À diffuser largement : sur le site de l’association, à afficher dans les locaux, à joindre aux documents d’entrée dans l’association. Mon conseil :  La tentation est grande d’aller chercher des modèles sur le web pour construire rapidement sa charte éthique, surtout quand ce document est demandé dans le cadre de la soumission d’une demande de financement. Mieux vaut répondre que la charte éthique est en cours de réflexion plutôt que de proposer un document qui ne reflète pas vos valeurs et votre mission associatives.  2. La charte du bénévolat : un outil de reconnaissance Indispensable, elle formalise la relation entre l’association et ses bénévoles. Elle reconnaît leur engagement et encadre les attentes réciproques. 🔹 Contenu type : droits et devoirs des bénévoles ; conditions d’accueil, de formation et d’information ; cadre de la mission, outils à disposition ; modalités de sortie ou de désengagement. 🔹 À rédiger à partir de témoignages de bénévoles et de responsables de terrain. 🔹 À faire signer lors de l’accueil des nouveaux bénévoles, en complément de la fiche de mission. Mon conseil : C’est la première charte à mettre en place de façon à encadrer les relations entre les bénévoles et l’association. Elle concentrera aussi bien les bonnes pratiques que les règles d’usage. Elle posera également le cadre juridique de l’engagement bénévole. Pour le coup, des modèles gratuits sont disponibles en ligne et peuvent facilement être adaptés au fonctionnement de votre structure. 3. La charte informatique : prévenir les risques d’usage Elle encadre l’usage des outils numériques, de plus en plus présents dans les associations (emails, cloud, outils collaboratifs…). 🔹 Contenu type : sécurité des accès (mots de passe, VPN…) ; règles d’usage (pas d’usage personnel, respect des licences…) ; confidentialité des données et protection des informations sensibles. 🔹 À adapter au matériel et aux outils utilisés.  🔹 À faire évoluer avec l’usage des outils ou la réglementation (notamment RGPD). Mon conseil : Les associations ne sont pas exemptes de se conformer à la Réglementation Générale sur la Protection des Données (RGPD). La charte informatique est le document interne qui encadrera la pratique numérique quand le registre de traitement des données précisera les process de collecte, de sauvegarde et de suppression des données. Utilisation du matériel nomade, les outils autorisés, les règles de sécurité, le droit à la déconnexion : les sujets sont vastes et doivent faire l’objet d’une réflexion commune.  4. La charte sur l’usage de l’intelligence artificielle (IA) De plus en plus d’associations utilisent des outils IA (générateurs de texte, traitement d’image, analyse de données). D’autant que ceux-ci sont pour la plupart gratuits et faciles d’accès. Une charte permet d’encadrer ces usages pour éviter les dérives. 🔹 Contenu type : dans quels cas l’IA est autorisée ; précautions à prendre : vérification humaine, confidentialité… ; engagement à informer les publics si l’IA est utilisée : génération d’images, contenus rédigés automatiquement… ; principes de transparence et de non-discrimination. 🔹 À élaborer à partir de cas d’usage concrets. 🔹 À mettre à jour selon les évolutions technologiques et éthiques. Mon conseil : Il serait absurde de penser que l’on peut se passer de l’IA. Comme tout outil technologique, l’intelligence artificielle peut aider à améliorer le fonctionnement associatif à condition de ne pas uniquement se reposer sur ce qu’elle génère. Des consultantes et consultants se spécialisent sur l’usage de l’IA par les associations, intégrant cette technologie dans l’amélioration des campagnes de collecte par exemple. Tableau récapitulatif Charte Contenu Construction Actualisation Charte éthique Valeurs, comportements attendus Ateliers participatifs Tous les 2-3 ans ou à chaque changement majeur Charte du bénévolat Engagements réciproques, droits, devoirs Co-construction avec les bénévoles Tous les ans ou après un cycle d’engagement Charte informatique Sécurité, usage des outils, RGPD Avec appui d’un référent numérique Annuellement ou lors de l’adoption d’un nouvel outil Charte sur l’usage de l’IA Cas d’usage autorisés, précautions, éthique Réflexion avec l’équipe et retour d’expériences En continu selon les outils utilisés Check-list : 5 questions à se poser avant de rédiger une charte Pourquoi avons-nous besoin de cette charte ? Quelles sont les situations concrètes à encadrer ? Qui doit être impliqué dans sa rédaction ? Comment allons-nous l’utiliser au quotidien ? Quand et comment la mettra-t-on à jour ? Les chartes sont des outils précieux pour structurer votre fonctionnement de manière fluide. Avant de tout formaliser dans des textes complexes, commencez par choisir une charte … Lire la suite