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Comment peaufiner vos dossiers de subvention

Deux piles de pièces de monnaie avec un diagramme en arrière plan

L’année 2025 s’annonce difficile pour les associations en quête de financements publics. Entre la baisse des dotations aux collectivités et le gel de certaines aides comme le service civique, de nombreuses structures voient leurs ressources diminuer. Pourtant, les subventions restent une source de financement essentielle, notamment pour celles qui ne disposent pas encore d’une stratégie de diversification. Dans ce contexte, il ne suffit plus de remplir un formulaire et d’espérer une réponse favorable. Les associations doivent professionnaliser leurs demandes, optimiser leurs dossiers et élargir leurs sources de financement. Une bonne préparation et une approche rigoureuse peuvent faire la différence entre un dossier refusé et une subvention accordée. Quelques bonnes pratiques pour vous aider dans cet exercice. 1. Anticiper avec un dossier numérique regroupant toutes les pièces administratives Stop à la dispersion des documents administratifs ! Trop souvent, les associations perdent un temps précieux à rechercher statuts, bilans financiers et budgets, liste des dirigeants ou même leur RIB. Ou à chercher quelles personnes au sein de l’association ont accès à ces documents. Pour éviter cela, il est essentiel de constituer un dossier numérique unique contenant toutes les pièces justificatives. Un simple dossier partagé sur un cloud ou un drive interne, structuré avec une nomenclature claire et mis à jour régulièrement, permet de gagner du temps et d’assurer la conformité des demandes. Chaque bénévole impliquée pourra y verser les documents de manière autonome. La gestion du dossier sera encadrée par un process, comme il se doit. Ce réflexe simple, mais efficace, facilite également les candidatures pour d’autres financements, notamment les mécénats privés qui demandent des pièces similaires. Mes recommandations Etablissez la check-list de TOUS les documents susceptibles de vous être demandés, des plus évidents aux plus rares. Appuyez-vous pour la dresser sur les documents à fournir dans le cadre des demandes de subvention, des appels à projets et des dossiers de mécénat. Constituez votre dossier numérique au fur et à mesure. Attention également à bien indiquer l’année dans le titre de vos documents : « budget 2025 », « résultats 2024 », « rapport moral 2023 ». Ouvrez un dossier « archives » pour y stocker les documents hirstoriques, ceux utilisés dans les demandes antérieures. Enregistrez vos documents en format PDF texte. Pour les documents volumineux, pensez à les compresser : certaines plateformes ont mis en place une taille maximum pour les pièces jointes aux dossiers. Un dossier incomplet, même sur un détail, peut entraîner un rejet pur et simple de la demande. 2. Un dossier unique, adaptable à plusieurs financeurs L’erreur classique des associations débutantes est de créer un dossier de subvention pour chaque financeur, sans réutilisation possible. Or, un bon dossier doit être conçu comme une base modulaire, adaptable à différents financeurs publics et privés. La structure de base reste la même : présentation de l’association et de son impact, justification du projet, budget détaillé et prévisions de financement. Ce dossier « master » peut ensuite être ajusté en fonction des attentes spécifiques de chaque organisme financeur. Cette approche permet non seulement de gagner du temps mais aussi de renforcer la cohérence et la qualité globale des demandes. Mon conseil Logiquement, votre association a rédigé son projet associatif qui contient déjà toutes les informations essentielles comme la raison d’être de l’association, sa façon de fonctionner, ses objectifs et ses actions. Document multifonctionnel, il est outil de pilotage, feuille de route et support de communication interne comme externe. En s’appuyant sur ce document, votre association a déjà au moins un tiers de la demande de subvention déjà complétée. 3. Un argumentaire solide : aller au-delà des réponses standardisées Les financeurs reçoivent des centaines de demandes chaque année. Se démarquer nécessite une rédaction soignée, qui va au-delà des formulations génériques et impersonnelles. L’essor des intelligences artificielles offre des solutions de rédaction rapide mais attention : les financeurs repèrent aisément les textes formatés et dépourvus de personnalisation. Un bon dossier raconte une histoire. Il met en avant la mission de l’association, son impact concret et l’urgence du projet financé. Il s’appuie sur des chiffres précis, des exemples concrets et un langage clair, sans jargon technique excessif. L’objectif est de convaincre que chaque euro accordé aura un effet mesurable et significatif. Ce que je vous suggère  Travaillez de manière collégiale votre argumentaire. Réunissez un groupe de travail en charge de le penser et de définir non seulement ses grandes lignes mais également son ton et son format. Cela permet par exemple de déterminer les bonnes formulations (les « personnes handicapées » au lieu de « les handicapés ») ou de valider l’usage de l’écriture inclusive dans l’ensemble des documents produits par l’association. Définissez vos indicateurs en soyant réalistes. Inutile de multiplier les chiffres. Pensez au travail qui sera nécessaire pour collecter ces données, les analyser, les mettre en forme… Mieux vaut 3 indicateurs pertinents et complets qu’une dizaine sans impact. Demandez à vos bénéficiaires ce que l’association leur apporte et regroupez leurs retours dans une « bible ».   Modélisez votre argumentaire sous forme de « case of support« . Dans le vocabulaire du fundraising, un case for support est un document qui présente les objectifs, les enjeux et les résultats escomptés d’une campagne de collecte de fonds. Il s’agit d’un argumentaire structuré qui vise à convaincre les financeurs potentiels de la pertinence et de l’urgence d’un projet ainsi que de l’impact positif que leur contribution pourrait avoir. Privilégiez les phrases simples et courtes. Elles permettent d’être synthétisées dans une grille d’analyse… 4. Construire un budget convaincant et réaliste Un dossier bien présenté ne suffit pas si le budget n’est pas à la hauteur. Le tableau financier est scruté avec attention par les financeurs qui cherchent avant tout à s’assurer de la viabilité économique du projet. Un budget pertinent ne se limite pas à une liste de dépenses : il doit démontrer une stratégie financière cohérente. Cela implique : de structurer les dépenses en catégories claires et compréhensibles, de justifier chaque ligne budgétaire avec des montants réalistes, de prévoir une part d’autofinancement ou de cofinancement, preuve d’une gestion équilibrée. Même si vous travaillez votre budget sous le format « dépenses » et « recettes », il … Lire la suite

Entreprendre en association : avantages et limites

Image d'un entrepôt

En France, les associations se créent pour répondre à un besoin social, culturel ou environnemental spécifique. Pour une population donnée, sur un territoire précis pour pallier un manque et répondre à des besoins non pourvus. Toutefois, face aux contraintes de financement et à la volonté de développer des projets durables, certaines se posent la question de professionnaliser leur activité, voire de générer des revenus. Entreprendre en tant qu’association peut présenter de réels avantages mais nécessite de bien être conscient des limites de ce modèle. Cet article vous propose un tour d’horizon des enjeux, des conseils pratiques et des structures juridiques adaptées pour un développement responsable et pérenne de vos projets associatifs. Attention : cet article a valeur d’information. Il n’est pas rédigé par une juriste. Prendre l’avis d’un•e professionnel•le du droit est plus que vivement conseillé avant de se lancer dans cette activité. 1. Pourquoi entreprendre en tant qu’association ? Les associations loi de 1901 sont été créées dans un but non lucratif pour mener des activités d’intérêt général ou collectif. Ce qui n’exclut pas pour autant de mener en interne des activités qui font rentrer des fonds. 300 000 associations en France mènent des activités économiques secondaires à leur objet social. Ainsi, elles répondent à des enjeux sociétaux tout en restant fidèles à leurs principes éthiques. La structure associative permet d’entreprendre de façon encadrée et offre certains avantages comme : a) la liberté de gestion Les associations jouissent d’une grande souplesse dans la gestion de leurs activités et de leur gouvernance, permettant d’adapter facilement leur modèle à leurs missions. b) l’accès à des subventions publiques Les associations peuvent obtenir des financements de la part des collectivités, ce qui est généralement moins accessible pour les entreprises. Bien que ces derniers temps, l’attribution de financements publics soit devenue plus contrainte. c) la mobilisation du bénévolat De nombreuses personnes sont prêtes à investir bénévolement du temps et des compétences dans des projets associatifs à impact, réduisant ainsi les coûts de personnel. d) un statut fiscal avantageux Avantage non négligeable, les activités non lucratives des associations sont exonérées d’impôt sur les sociétés et de TVA. Cependant, il est essentiel de veiller à ne pas franchir les limites imposées par le cadre associatif pour éviter les sanctions fiscales et préserver la mission de l’association. 2. Quels sont les écueils courants à éviter ? Entreprendre en tant qu’association n’est pas sans défis surtout lorsqu’il s’agit de maintenir une activité durable et conforme au cadre associatif : a) la frontière entre activité lucrative et non lucrative Toute activité générant des revenus ne doit pas pour autant devenir « lucrative » au sens fiscal. Pour rester non lucrative, une activité doit servir directement la mission de l’association, sans viser de profit personnel. Les bénéfices doivent être intégralement réinjectés dans les actions de l’association. b) la concurrence avec le secteur marchand Les activités de nature commerciale exercées par les associations ne doivent pas empiéter sur celles du secteur privé. Les associations doivent se poser la question de leur légitimité dans des domaines où existent des entreprises privées. Pour éviter les conflits avec le secteur marchand, une association doit formaliser son impact social et environnemental et justifier que ses actions visent à répondre à des besoins non couverts. Exemple : Une association a pour objet social de favoriser la participation citoyenne des personnes en situation de handicap. Cette association forme des entreprises à l’accessibilité en ne faisant intervenir que des personnes en situation de handicap. Elle ne sera pas en directe concurrence avec un organisme de formation proposant des interventions sur le même sujet porté uniquement par des personnes valides. c) la gestion du bénévolat et des salarié•es La professionnalisation des activités implique le plus souvent l’embauche de salarié•es. Un modèle exclusivement bénévole montre ses limites lorsque des compétences spécifiques sont requises. Idem lorsque l’activité se développe et nécessite une mobilisation importante des bénévoles en termes de temps. 3. Peut-on tester une activité en association avant de se lancer en entreprise ? Pour des porteurs de projets souhaitant tester une idée sans prendre immédiatement un statut commercial, créer une association peut être une option. Cependant, il est crucial de définir dès le départ la temporalité du projet : a) phase de test Il est possible de mener une activité au sein de l’association pour évaluer la viabilité économique et l’intérêt de votre projet. Si cette activité se développe et devient manifestement lucrative, une transition vers un modèle commercial est à envisager. b) moment du passage au modèle lucratif Dès que l’activité génère un chiffre d’affaires significatif et que la structure associative ne peut plus répondre aux besoins de financement et de développement, il est temps d’envisager la transformation en entreprise. c) continuité entre l’association et l’entreprise L’association initiale peut devenir actionnaire de la nouvelle structure lucrative, notamment dans le cadre d’une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). Cela permet de garantir la continuité du projet et de préserver l’impact social de l’activité. 4. Les formats juridiques compatibles avec l’entrepreneuriat social Pour développer une activité lucrative tout en conservant un engagement social, plusieurs structures juridiques issues de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont adaptées. Ces formats permettent de générer des revenus tout en conservant une gouvernance partagée, une lucrativité limitée et des principes de solidarité. Société Coopérative et Participative (SCOP) Les SCOP offrent une gouvernance démocratique, où les salariés sont majoritaires et détiennent au moins 51 % du capital. Ce modèle permet aux anciens membres d’une association de devenir co-gestionnaires, avec un droit de vote égal pour chaque salarié•e et une redistribution équitable des bénéfices. Les SCOP favorisent un partage des bénéfices principalement réinvestis, assurant la pérennité de l’entreprise tout en respectant les valeurs de solidarité. Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Les SCIC sont conçues pour des projets multi-acteurs incluant divers partenaires (salarié•es, bénéficiaires, collectivités) qui peuvent participer à la gouvernance. Ce format est idéal pour les associations ayant un fort ancrage territorial et souhaitant fédérer plusieurs parties prenantes. Les SCIC limitent la distribution des bénéfices et réinvestissent la majorité des ressources … Lire la suite

Le règlement intérieur pour les associations : tout ce qu’il faut savoir

Des plumes colorées

Le règlement intérieur est un outil souvent sous-estimé mais d’une grande utilité pour garantir une gouvernance claire et efficace dans une association. Bien qu’il soit facultatif pour la plupart des associations, il peut devenir indispensable pour structurer le fonctionnement interne et prévenir les conflits. Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour rédiger un règlement intérieur adapté aux besoins de votre organisation. 1. Qu’est-ce qu’un règlement intérieur ? Le règlement intérieur est un document interne qui complète les statuts de l’association en précisant les modalités pratiques de fonctionnement. Contrairement aux statuts, il n’est pas soumis à des formalités administratives comme la déclaration en préfecture. Bien que non obligatoire pour toutes les associations, le règlement intérieur est requis pour certaines, comme les associations reconnues d’utilité publique, ou celles bénéficiant de subventions importantes ou employant des salarié•es. 2. À quoi sert un règlement intérieur ? Penser un règlement intérieur comme outil de gouvernance permet de structurer le fonctionnement interne et de cadrer les prises de décision. Il précise le rôle des membres du bureau, les modalités de vote, les règles de gestion financière ou encore les procédures en cas de conflit. Il clarifie le fonctionnement quotidien : adhésion, cotisations, organisation des réunions, sanctions, utilisation des ressources… Son objectif premier est d’expliciter le fonctionnement quotidien de l’association. D’indiquer noir sur blanc les règles, consignes et autres bonnes pratiques au sein de l’association. Clarification des règles : Il évite les malentendus en définissant clairement les rôles et les procédures. Prévention des conflits : En cas de désaccord, il sert de référence pour arbitrer les différends. Flexibilité : Contrairement aux statuts, il peut être modifié rapidement par décision du conseil d’administration ou de l’assemblée générale. Conformité légale : Il encadre juridiquement certaines activités comme l’emploi de salarié•es ou la gestion des subventions. Exemple pratique : Dans une association sportive, le règlement intérieur peut inclure : Les conditions pour participer à une compétition : présentation d’un certificat médical, respect des entraînements… Les sanctions en cas de non-respect du code de conduite : retard, comportement inapproprié… Astuce : Rédigez un règlement intérieur en langage clair et accessible afin que tout le monde puisse le comprendre et l’appliquer.  Question : quand un règlement intérieur est-il inutile ? Et oui, cela arrive. Inutile de vouloir à tout prix un règlement intérieur en plus des statuts, juste pour faire comme les autres associations. A contrario, un règlement intérieur n’est pas indispensable si : Votre association est de petite taille, avec une activité simple et des relations informelles entre les membres. Les statuts suffisent à encadrer toutes les règles essentielles (adhésion, cotisations, gouvernance). 3. Les principaux articles d’un règlement intérieur Il n’existe pas de modèle unique de règlement intérieur. S’agissant d’un document propre au fonctionnement de chaque association, il s’adapte aux réalités. Toutefois, on retrouve certaines rubriques clés qui concernent les : Adhésion et radiation : Critères d’admission Procédure en cas de démission ou radiation Cotisations : Montant, échéances et conséquences en cas de retard de paiement Organisation des réunions : Fréquence, modalités de convocation, quorum, format (réunions à distance) Modalités de vote : Types de vote (électronique, à main levée), conditions de majorité Sanctions disciplinaires : Code de conduite, procédure en cas de manquement (avertissement, exclusion) Ressources de l’association : Gestion du matériel et des fonds, autorisation de dépenses 4. Les rôles et missions des membres de la gouvernance Les membres du bureau Même si les rôles des membres du bureau sont décrits de manière générique dans les statuts, le fait de les expliciter dans le règlement intérieur peut être crucial pour éviter les chevauchements et garantir une bonne organisation. L’objectif est d’assurer une répartition claire des tâches entre les différentes instances, de renforcer la transparence et donc la confiance et de prévenir les conflits. La définition des rôles liste les principales responsabilité de chaque membre du bureau : Président•e : Représente l’association dans tous les actes de la vie civile Anime les réunions et valide les décisions prises en assemblée générale Secrétaire : Rédige les procès-verbaux des réunions. Gère les convocations et archives les documents administratifs. Trésorière ou trésorier : Tient la comptabilité. Prépare le budget et assure le suivi financier. Plus concrètement, les articles du règlement intérieur apporteront des précisions sur les délégations de pouvoir en définissant les délégations possibles comme la signature bancaire ou bien la signature de demandes de subvention et en indiquant les modalités de mise en oeuvre comme par une validation en conseil d’administration. Le règlement intérieur définira les règles sur les limites de pouvoir comme un plafond de dépense autorisé pour le trésorier ou la trésorière sans demande d’accord préalable ou validation par un autre membre du bureau.  Il encadrera les rôles temporaires ou spécifiques, typiquement en cas d’empêchement d’un membre clé de la gouvernance et indiquera la procédure de remplacement en cas de démission, d’absence prolongée ou d’incapacité avec les modalités de désignation ou d’élection à cette fonction. Exemple pratique : « Le trésorier peut engager une dépense jusqu’à 1 000 € sans approbation du conseil. Toute dépense supérieure nécessite un vote du bureau à la majorité simple. » Les membres du Conseil d’administration Pour sanctuariser certains rôles essentiels, ceux-ci peuvent être précisés dans les grandes lignes dans le règlement intérieur. Des fiches de mission pourront être rédigées pour affiner ces rôles et missions en cas de besoin. On peut donc déterminer que les membres du conseil d’administration, hors bureau, sont également chargé·es de missions spécifiques nécessaires au bon fonctionnement de l’association, telles que : a) Communication animation des réseaux sociaux, rédaction de newsletters, gestion des relations presse création de contenus rédactionnels et audiovisuels b) Gestion du site internet  mise à jour du contenu maintenance technique c) Gestion des outils et systèmes informatiques administration des plateformes collaboratives gestion des bases de données mises à jour techniques d) Recherche de fonds  veille documentaire pilotage du calendrier des appels à projets prospection et suivi des subventions, partenariats et mécénats campagnes de crowdfunding e) Animation de la vie bénévole  accueil des nouvelles et nouveaux bénévoles mentorat organisation de … Lire la suite

Micro-mécénat : comment financer son association grâce aux petits dons

Des pièces de monnaie avec des jeunes pousses vertes

Le financement est un défi majeur pour les associations. Alors que les subventions publiques se font plus rares et que les dons traditionnels stagnent, une solution se démarque : le micro-mécénat. Cette approche repose sur l’effet du nombre : au lieu de chercher quelques grands donateurs, elle mobilise une multitude de petites contributions. C’est le principe des petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Mais comment fonctionne le micro-mécénat ? Quels sont les formats les plus efficaces ? Quelles solutions sont les plus faciles à mettre en place et lesquelles demandent plus d’expertise ?  Le micro-mécénat, c’est quoi ? Le micro-mécénat est un modèle de dons où de nombreuses personnes apportent de petites contributions (quelques centimes ou quelques euros) pour soutenir une association ou un projet solidaire. Contrairement au mécénat traditionnel (où des entreprises ou des particuliers fortunés font des dons conséquents), le micro-mécénat repose sur la puissance du collectif : un grand nombre de petites sommes cumulées peuvent générer un impact massif. Une idée ancienne remise au goût du jour par le digital 1875 – 1886 : Financement populaire de la Statue de la Liberté Les dons des particuliers d’abord du côté français puis du côté américain ont permis la réalisation de Lady Liberty.  2000-2010 : Explosion des plateformes de financement participatif Avec l’essor d’Internet, les plateformes de crowdfunding permettent aux associations de collecter des dons auprès de milliers de donateurs en ligne. 2015-2023 : Automatisation et diversification des formats L’apparition de solutions comme l’ARRONDI solidaire et les dons via les réseaux sociaux facilite la collecte de petites sommes, sans effort pour le donateur. Les formats de micro-mécénat  Il existe plusieurs manières d’intégrer le micro-mécénat à une stratégie associative. Il faut tenir compte de la facilité à mettre en place la solution, de l’investissement en temps et de l’expertise requise. Voici un classement en fonction du temps et des moyens nécessaires à leur mise en place : Les solutions les plus simples Ces solutions demandent peu de temps et peu de moyens. Elles sont à la portée de toutes les associations : inutile d’avoir des connaissances avancées en informatique pour les implémenter. Certaines plateformes proposent nativement l’envoi des reçus fiscaux pour les dons. Cette automatisation est un plus dans la gestion des financements à condition de penser à la paramétrer lors de la création de la page de dons. 1. Le don ponctuel via une plateforme Temps requis : 1 à 2 jours Outils : HelloAsso, Leetchi, PayPal Pourquoi ? Simple et rapide : inscription en ligne, mise en ligne d’une page de collecte et partage sur les réseaux sociaux.  Bon à savoir : certaines plateformes financent leur fonctionnement en prélevant une commission au moment de l’utilisation des fonds par l’association. 2. Les dons via les réseaux sociaux (YouTube, TikTok) Temps requis : 1 jour Outils : Boutons dans les vidéos Pourquoi ? Accessible immédiatement aux associations éligibles, très efficace pour les campagnes virales. Attention : depuis juillet 2024, il n’est plus possible de faire des dons depuis Facebook ou Instagram (restrictions pour l’Europe). Bon à savoir : Twitch permet de récolter des dons lors de streams caritatifs de façon extrêmement ponctuelle. Certaines chaînes de streamers annoncent également que les dons reçus sont reversés à des associations. A vous de vous mettre en lien pour inscrire votre association. 3. Le don récurrent (abonnement solidaire) Temps requis : 2 à 3 jours Outils : HelloAsso, Assoconnect Pourquoi ? Nécessite une bonne communication pour fidéliser les donatrices et donateurs mais le montage technique est simple. Les solutions intermédiaires Elles nécessitent un peu plus d’organisation que les précédentes. Elles demandent un minimum de structuration mais sont accessibles sans grande expertise technique. 4. Le moteur de recherche solidaire Temps requis : 1 à 2 mois Outil : Lilo Pourquoi ? Lilo soutient les associations avec un impact social ou environnemental fort avec une communauté d’au moins 1 000 personnes. Nécessite donc d’importantes actions de communication pour mobiliser cette communauté. 5. L’arrondi solidaire sur les salaires Temps requis : 1 à 2 mois Outil : MicroDon Pourquoi ? Demande de convaincre une entreprise partenaire et de mettre en place une convention de mécénat mais reste simple une fois intégré. Comment ça marche ? La personne salariée cède les centimes de sa fiche de paie 6. Le micro-don sur salaire Temps requis : 1 à 3 mois Outils : entreprises partenaires, plateformes de gestion salariale Pourquoi ? Nécessite de collaborer avec un employeur et d’expliquer le fonctionnement aux salariés mais très puissant si bien mis en œuvre. Comment ça marche ? La personne salariée décide d’un montant mensuel qu’elle donne directement depuis sa fiche de paie. Les solutions avancées Elles nécessitent une expertise et un suivi rigoureux. Plus longues à mettre en place, elles ont besoin de partenaires et d’une gestion au long cours. 7. L’arrondi solidaire en caisse (magasins et e-commerce) Temps requis : 3 à 6 mois Outils : MicroDon, Fondation des entreprises partenaires Pourquoi ? Demande un partenariat avec une enseigne et une intégration technique dans leur système de paiement. Fort potentiel de collecte une fois en place. 8. Les campagnes de crowdfunding à grande échelle Temps requis : 3 à 6 mois Outils : Ulule, KissKissBankBank Pourquoi ? Demande une vraie stratégie de communication, une communauté engagée et un suivi constant. Idéal pour financer un projet précis (ex : construction d’un refuge, achat de matériel). Quelle solution choisir ? Comme toujours, la réponse de Normand s’impose : tout dépend. Je suis favorable à commencer petit en termes d’investissement en temps et en moyens humains avec le don ponctuel ou le don récurrent via une plateforme. Il sera toujours temps ensuite de déployer des solutions plus ambitieuses pour explorer cette source de financement. Gardez en tête que le micro-mécénat s’inscrit dans une logique globale de financement et donc dans une stratégie diversifiée de recherche de fonds. Pour aller plus loin : Faire un don sur les réseaux sociaux – infodon.fr Associations – L’ARRONDI : Bénéficier des micro-dons Les solutions citées dans cet … Lire la suite