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Charte du bénévolat : un cadre simple pour accueillir, former et reconnaître vos bénévoles

Une bénévole expérimentée forme une nouvelle bénévole. Image générée par IA

Dans un précédent article, j’avais présenté les quatre chartes utiles dans la vie associative puis avais proposé un focus sur la charte éthique. Poursuivons cette série avec la charte du bénévolat. Cette charte ne se réduit pas à un document administratif : c’est un repère qui aide l’association à accueillir ses bénévoles, à les former pour réussir leurs missions et à reconnaître leur engagement. Bref, un cadre simple qui montre à chaque nouvelle personne qu’elle est attendue, considérée et soutenue. Le bénévolat se distingue du salariat : il repose sur la libre volonté d’agir, sans rémunération ni lien de subordination. C’est précisément parce qu’il échappe au contrat de travail qu’une charte devient utile. Elle permet de donner un cadre clair, d’exprimer des droits et des devoirs réciproques et de reconnaître la valeur de l’engagement. J’en ai fait l’expérience dans l’association où j’étais salariée : lorsque j’ai proposé d’en mettre une en place, l’utilité n’a pas été contestée… mais le format a posé problème. Beaucoup l’ont perçue comme un document de plus, lourd et contraignant. Ce retour m’a appris une chose essentielle : pour qu’une charte soit acceptée et utilisée, elle doit être concise et extrêmement claire. Sommaire Ce que doit contenir une charte efficace En une page, on peut déjà poser des bases solides : rappeler les valeurs de l’association, préciser ce que l’association garantit à ses bénévoles : accueil, clarté des missions, assurance, reconnaissance, ce que les bénévoles apportent en retour : assiduité, respect du projet, esprit d’équipe et définir quelques repères pratiques : lieux, horaires, outils de communication, remboursement de frais éventuel, conditions de début et de fin d’engagement… Ce n’est pas la longueur qui fait la force de la charte mais sa lisibilité et son réalisme. Une charte intégrée au parcours bénévole La charte n’est pas isolée : elle gagne en force quand elle complète d’autres documents simples et utiles : La fiche de mission a pour but de déterminer le rôle, les tâches à accomplir, le temps d’engagement attendu, l’encadrement proposé… C’est le document le plus personnalisé côté association. La convention d’engagement réciproque complètera la charte en définissant le cadre précis de la mission avec le titre de la mission, le cadre de son déroulé (horaires, personne référente). Elle précisera par exemple les règles en matière de confidentialité. La fiche de candidature s’apparente à un CV bénévole, présentant les expertises, les compétences et savoir-faire. Elle peut aussi contenir des questions sur ce qu’attend la personne bénévole de cet engagement et pourquoi elle souhaite s’engager. Plus concrètement, il est important de penser à y demander les disponibilités, les préférences et les éventuels besoins spécifiques de la personne. Le livret d’accueil est le document de référence avec les infos pratiques, les contacts, les outils mis à disposition… Selon la taille et l’organisation de l’association, il pourra comprendre un historique, l’organigramme, les noms des différentes personnes responsables selon les missions, un répertoire de contacts utiles, les règles d’accès au local, les bonnes pratiques en matière de sécurité… Aussi, il précisera les modalités de la formation initiale des bénévoles et les possibilités de formations proposées pour monter en compétences. Ainsi, la charte devient le fil rouge qui relie tous les moments du parcours bénévole. Elle participe du processus d’engagement et en est le socle. Comment la mettre en place concrètement Avant de se lancer dans la rédaction, il est essentiel de clarifier l’intention. Pourquoi veut-on une charte ? Pour apaiser des tensions ? Pour mieux accueillir les nouvelles personnes ? Pour fidéliser les bénévoles déjà en place ? Cette réflexion préalable oriente le contenu et évite de produire un document hors sol qui ne correspond pas aux besoins réels. Ensuite, la co-construction reste la clé. En pratique, un mois suffit : une réunion courte avec bénévoles, salarié·es et membres du Conseil d’administration pour lister les valeurs et engagements, une première version testée puis une validation et une diffusion simple à l’accueil. Ce processus est aussi important que le document final : il crée du dialogue et aligne toutes les parties prenantes. Penser accessibilité et inclusion Élaborer une charte peut aussi être l’occasion de réfléchir à l’accueil des bénévoles ayant des besoins spécifiques. 80 % des handicaps étant invisibles, il est certain que vous accueillez des personnes handicapées parmi vos bénévoles. Prévoir une version en langage clair, vérifier l’accessibilité des supports numériques, proposer un binôme ou ajuster le rythme des missions sont des gestes simples qui ouvrent la porte à davantage de diversité et d’inclusion. Mon conseil : D’entrée de jeu, posez l’accessibilité comme une des valeurs phare que vous défendez. Prenez l’habitude d’indiquer dans la fiche de mission que celle-ci est ouverte à des personnes en situation de handicap ou que des aménagements sont possibles (travail à distance, par exemple). Prévoyez une question dans la fiche de candidature pour demander si la personne a des besoins spécifiques. Même si l’objet de votre association n’est pas dans le champ du handicap… En résumé : un gage de considération pour les bénévoles La charte du bénévolat n’est pas un contrat mais un engagement moral partagé. Pour une nouvelle personne bénévole, recevoir une charte claire et bienveillante, c’est un signe de considération. C’est la preuve que son engagement compte et qu’elle rejoint une organisation structurée. Ce simple geste favorise l’implication durable et limite le turn-over. Pour qu’elle soit utile, trois principes simples sont à retenir : Courte et claire : une page suffit. Co-construite : pour que chacun·e s’y retrouve. Intégrée au parcours : reliée à la fiche de mission, au livret et à l’accueil des bénévoles. Mieux vaut une charte simple et adaptée qu’un long document inutilisable et inutilisé. Si vous avez besoin d’aide pour penser votre structuration, un seul réflexe : prenez rendez-vous ! Je vous offre une heure d’échanges pour parler de vos attentes. Je réserve mon rendez-vous découverte

Quatre chartes utiles pour votre association

Une main signe un document

Dans une association, les statuts et le règlement intérieur ne suffisent pas toujours à encadrer les pratiques de manière souple et opérationnelle. Pour gagner en clarté, en cohérence et en professionnalisme, il peut être utile d’adopter des chartes. Plus simples à mettre en place que des documents juridiques, les chartes permettent de poser des repères partagés. Dans cet article, les quatre chartes essentielles, avec pour chacune des conseils concrets pour les construire et les faire vivre. Que vous soyez dirigeant·e, salarié·e, ou membre bénévole d’une association, ces outils vous aideront à structurer le fonctionnement quotidien sans le complexifier outre mesure.  Pourquoi créer une charte ? Une charte est un document d’engagement moral. Elle traduit les valeurs, les règles de fonctionnement ou les bonnes pratiques que l’association souhaite voir respectées. Contrairement aux statuts, qui ont une valeur juridique, la charte n’a pas de portée contraignante, mais elle fixe un cadre de référence clair, compréhensible et évolutif. Elle peut concerner : des valeurs partagées : charte éthique ; des modalités d’engagement : charte du bénévolat ; des bonnes pratiques : charte informatique, charte sur l’usage de l’IA 1. La charte éthique : poser les bases communes Elle définit ce que l’association considère comme acceptable ou non en matière de comportements, d’attitudes, de relations avec les bénéficiaires et avec les partenaires.  🔹 Contenu type : valeurs fondatrices : respect, solidarité, transparence, laïcité… ; comportements attendus et attitudes à proscrire ; engagements vis-à-vis des publics et des partenaires. 🔹 À construire collectivement, en animant un atelier avec l’équipe des bénévoles, salarié·es et membres du Conseil d’Administration et en faisant participer, le cas échéant, les bénéficiaires. 🔹 À diffuser largement : sur le site de l’association, à afficher dans les locaux, à joindre aux documents d’entrée dans l’association. Mon conseil :  La tentation est grande d’aller chercher des modèles sur le web pour construire rapidement sa charte éthique, surtout quand ce document est demandé dans le cadre de la soumission d’une demande de financement. Mieux vaut répondre que la charte éthique est en cours de réflexion plutôt que de proposer un document qui ne reflète pas vos valeurs et votre mission associatives.  2. La charte du bénévolat : un outil de reconnaissance Indispensable, elle formalise la relation entre l’association et ses bénévoles. Elle reconnaît leur engagement et encadre les attentes réciproques. 🔹 Contenu type : droits et devoirs des bénévoles ; conditions d’accueil, de formation et d’information ; cadre de la mission, outils à disposition ; modalités de sortie ou de désengagement. 🔹 À rédiger à partir de témoignages de bénévoles et de responsables de terrain. 🔹 À faire signer lors de l’accueil des nouveaux bénévoles, en complément de la fiche de mission. Mon conseil : C’est la première charte à mettre en place de façon à encadrer les relations entre les bénévoles et l’association. Elle concentrera aussi bien les bonnes pratiques que les règles d’usage. Elle posera également le cadre juridique de l’engagement bénévole. Pour le coup, des modèles gratuits sont disponibles en ligne et peuvent facilement être adaptés au fonctionnement de votre structure. 3. La charte informatique : prévenir les risques d’usage Elle encadre l’usage des outils numériques, de plus en plus présents dans les associations (emails, cloud, outils collaboratifs…). 🔹 Contenu type : sécurité des accès (mots de passe, VPN…) ; règles d’usage (pas d’usage personnel, respect des licences…) ; confidentialité des données et protection des informations sensibles. 🔹 À adapter au matériel et aux outils utilisés.  🔹 À faire évoluer avec l’usage des outils ou la réglementation (notamment RGPD). Mon conseil : Les associations ne sont pas exemptes de se conformer à la Réglementation Générale sur la Protection des Données (RGPD). La charte informatique est le document interne qui encadrera la pratique numérique quand le registre de traitement des données précisera les process de collecte, de sauvegarde et de suppression des données. Utilisation du matériel nomade, les outils autorisés, les règles de sécurité, le droit à la déconnexion : les sujets sont vastes et doivent faire l’objet d’une réflexion commune.  4. La charte sur l’usage de l’intelligence artificielle (IA) De plus en plus d’associations utilisent des outils IA (générateurs de texte, traitement d’image, analyse de données). D’autant que ceux-ci sont pour la plupart gratuits et faciles d’accès. Une charte permet d’encadrer ces usages pour éviter les dérives. 🔹 Contenu type : dans quels cas l’IA est autorisée ; précautions à prendre : vérification humaine, confidentialité… ; engagement à informer les publics si l’IA est utilisée : génération d’images, contenus rédigés automatiquement… ; principes de transparence et de non-discrimination. 🔹 À élaborer à partir de cas d’usage concrets. 🔹 À mettre à jour selon les évolutions technologiques et éthiques. Mon conseil : Il serait absurde de penser que l’on peut se passer de l’IA. Comme tout outil technologique, l’intelligence artificielle peut aider à améliorer le fonctionnement associatif à condition de ne pas uniquement se reposer sur ce qu’elle génère. Des consultantes et consultants se spécialisent sur l’usage de l’IA par les associations, intégrant cette technologie dans l’amélioration des campagnes de collecte par exemple. Tableau récapitulatif Charte Contenu Construction Actualisation Charte éthique Valeurs, comportements attendus Ateliers participatifs Tous les 2-3 ans ou à chaque changement majeur Charte du bénévolat Engagements réciproques, droits, devoirs Co-construction avec les bénévoles Tous les ans ou après un cycle d’engagement Charte informatique Sécurité, usage des outils, RGPD Avec appui d’un référent numérique Annuellement ou lors de l’adoption d’un nouvel outil Charte sur l’usage de l’IA Cas d’usage autorisés, précautions, éthique Réflexion avec l’équipe et retour d’expériences En continu selon les outils utilisés Check-list : 5 questions à se poser avant de rédiger une charte Pourquoi avons-nous besoin de cette charte ? Quelles sont les situations concrètes à encadrer ? Qui doit être impliqué dans sa rédaction ? Comment allons-nous l’utiliser au quotidien ? Quand et comment la mettra-t-on à jour ? Les chartes sont des outils précieux pour structurer votre fonctionnement de manière fluide. Avant de tout formaliser dans des textes complexes, commencez par choisir une charte … Lire la suite